Petite sortie... ( Pv Tarah)

- Ouais, bah écoute ! Moi, c'est la première fois que je sortais ! Et qui te dis que je voulais sortir en douce, d'abord ?! Hein ?

Je lui fis un sourire en coin. Elle essayait de faire sa maligne la petite demoiselle. Elle me fait bien rire en tout cas. Même quand c'est pas spécialement drôle. Bon, d'un autre côté, on m'a toujours dit que j'étais fou parce que, je me prends un fou rire pour un rien, mais bon, passons. Je ne suis pas ici pour me rabaisser, au contraire. Je vais montrer qui est le plus malin entre nous deux. Même si je connais déjà la réponse. Je vins me mettre à côté et je passai mon bras autour de ses épaules.

- Eh bien c'est assez simple. Premièrement, si tu voulais pas sortir en douce, tu serais sortie, comme tout être civilisé, par la porte d'entrée. Mais tu as préféré faire ta rebelle, et sortir par la fenêtre. Et une preuve, une. Deuxièmement, tu aurais demandé la permission de sortir, comme tout adolescent modèle le ferait. Tu prends donc pas exemple sur moi ?? plaisantai-je

Je retirai mon bras de ses épaules, un sourire de satisfaction illuminant mon visage. Je lui avais cloué bec. J'avançai dans le jardin, les mains dans les poches. J'allais pas rentrer maintenant. J'étais sorti, c'était pas pour rentrer tout de suis après. Autant en profiter. Je shootai dans un caillou. Je me retournai et regardai Tarah.

- C'était pas toi qui voulait sortir ?? Qu'est-ce que t'attends pour en profiter ?? demandai-je en rigolant.

Les jeunes de nos jours... Il faut tout leur apprendre..

[Hors-Rp: xDD Moi aussi ça m'a bien fait rire. Mdr' Ce sont deux marrants =P]

- Parce que toi, tu n'es jamais sorti en douce peut-être ?!

Je fis volte-face tout en cessant de rire. Merde. J'étais dans une impasse. Lui dire la vérité et admettre que je suis un rebelle tout cracher ? Ou alors, mentir et me faire passer pour un grand frère modèle ? J'haussai un sourcil et la regardai. Elle affichait un petit air insolent. J'émis un léger grognement. Quand elle était comme ça, j'avais envie de l'égorger. Je déteste quand elle est ainsi. Je pris un serein. Mieux vaut ne pas lui montrer qu'elle m'a mis dans l'embarras avec cette question à la noix. Et puis qu'est-ce qu'on en a à battre de savoir si je suis sorti en douce ou pas ?! Ca ne change rien à ce qu'elle a fait.

- Comparé à certaine personne qui ne savent pas à quoi sert une porte, je demande la permission et je n'utilise pas la fenêtre !!

De là à me faire passer pour un ange, c'était un peu poussé. Je ne le suis pas du tout. Je venais de lui mentir et ça me perturbait légèrement. Mais je ne me défilerais pas. Je peux tout de même avoir quelques petits secrets. Un peu d'intimité, s'il vous plaît. Je me retournai pour être dos à elle. Je respirai un bon coup.

- Et puis, ça change rien au fait que toi, tu es sortie en douce. Non mais attend, imagine si c'était maman qui serait venue dans ta chambre !! T'aurais passé un sale quart d'heure, ça je peux te l'assurer.

Bizarrement, ça sentait du vécu à trois kilomètres à la ronde.

Fière, elle l'était vachement. Ca se lisait sur son visage avec son petit sourire moqueur. Elle pensait qu'elle avait gagné ?? Elle se trompait sur toute la ligne. Je ne me laisserai pas faire. Elle devrait bien le savoir. Je ne laisse jamais tomber les bras. C'est comme ça partout. Quand je répare une voiture, que je rate plusieurs fois, cela ne m'empêchera pas de continuer. C'est une qualité dont je suis fier. Jamais je ne me découragerai. Alors ce n'est pas ici et surtout pas à cause de ma soeur que cela va changer, je peux vous l'assurer.

Je l'entendis rire ce qui avait le don de m'exaspérer au plus au point. Je pinçai les lèvres et tentai tant bien que mal de me calmer. Je sentais la colère monter en moi. D'habitude, au point de vue colère, je suis assez calme. Mais dès que je suis en rogne, ce qui est assez rare, ça déménage complètement. Je l'écoutai d'une oreille distraite me dire que maman aurait été inquiète et qu'elle n'était pas à ma place. Pour sa peine, il aurait fallu qu'elle soit à ma place. Je l'aurais bien vu clouée dans sa chambre ou alors en train de faire la vaisselle pendant que moi, je serais dans le fauteuil bien occupé à regarder la télévision.

- J'aurais dû l'appeler pour que tu le passes ce sale quart d'heure, marmonnai-je.

Je retournai à mon petit cailloux et shootai dedans. J'en pris un autre en main et le lançai en direction du Manoir. Ce fut la première fois de la soirée que je remarquai sa présence. Il n'avait pas vraiment l'air accueillant. Il foutait les boules même. J'avais l'impression que quelqu'un nous observait. Je penchai la tête sur le côté tout en plissant des yeux. Je ne vis rien. Bon, je dois perdre la boule. Je tournai la tête et regardai Tarah. Aussitôt mon regard posé sur elle, elle regarda par terre et joua avec des pâquerettes. Je souris, ironiquement.

- Alors Miss Jeanette aurait-elle peur de regarder son frère en face ?? lâchai-je

Si elle me cherche, elle me trouvera.

- William... Je voulais juste sortir prendre l'air et j'avoue que... sur le coup, je n'ai pas été très maligne.

Un grand sourire de satisfaction illumina mon visage. Et voilà. Quand je disais que je ne baissais jamais les bras, je ne mentais pas. J'avais réussi et j'étais fier de moi. J'arrêtai de jouer avec mon stupide cailloux. Je n'avais plus besoin d'essayer de me détendre avec un quelconque vu que maintenant, Tarah avait enfin avoué qu'elle n'avait pas été très maligne. D'un autre côté, prendre l'air n'a jamais fait de mal à personne... Pfff, elle est tout de même en tord.

- Eh bien c'est bien, on progresse on dirait, lâchai-je ironiquement.

Je tournai la tête. Il faisait de plus en plus frais. Malgré le pull que je portais, je frissonnai. Quelle idée de sortir par ce temps. Si j'étais à sa place, j'aurais choisi un autre endroit que celui-ci. Du genre, les boîtes. C'est assez cool. Bon je ne suis pas non plus fan à 100 %, mais de temps en temps, ça ne fait pas de mal. A cette réflexion, je me demandai si elle était déjà sorti en boîte... Certainement. Je me calmai, petit à petit. C'est alors que j'entendis un glissement sourd comme un objet lourd qui bouge un légèrement. Je me retournai. Tarah était face au mur, les yeux grand ouverts. Je reculai un peu regardant le mur, interloqué.

- Bon sang, Tarah, qu'est-ce que t'as encore foutu ?!

Je regardai la façade du manoir. Cet endroit était vraiment flippant. Je posai mon regard sur Tarah. Et moi qui pensais qu'elle n'avait pas de force, je m'étais bien trompé. Je reculai encore d'un pas. Tarah ne bougeait pas. Le mur trembla légèrement puis s'effondra provoquant un énorme bruit et dégageant un nuage de poussière. Je rattrapai Tarah de justesse. J'émis un léger grognement.

- J'espère pour toi que personne nous a vu parce qu'au sinon, on est vraiment dans la merde.

J'écarquillai les yeux à la vue de ce spectacle qui s'offrait à moi. Tarah avait fait écroulé le mur et en même temps, ouvert un passage sur une salle à manger, décorée d'une façon moyenne-âgeuse. Je lâchai légèrement Tarah suite à l'émerveillement. Celle-ci en profita pour rentrer à l'intérieur. Je n'eus pas le temps de la ratrapper. Je jurai à voix haute. Je ne cessai de crier son prénom, mais elle ne revenait pas. J'entrepris alors de la suivre. Je finis tête la première par terre. Je m'étais pris les pieds dans le tapis. Je grommellai des paroles incompréhensibles. Je me relevai et époustai mes vêtements remplis de poussière.

Je regardai droit devant. Tarah n'était plus là !! Elle avait disparu !! Je commençai à courir, faisant attention où je mettais les pieds, tout en criant son prénom. Mais comme d'habitude, personne ne répondait à l'appel. Je ralentissai à mesure que le temps passait. Des pièces défilaient sous mes yeux, mais Tarah ne s'y trouvait. Rahh !! Je savais qu'on aurait dû partir pendant qu'il en était encore temps.

Je passai dans un couloir décoré par des centaines de peintures. Celles-ci représentaient des personnes vêtues bizarrement et au visage austère. Néanmoins, l'une d'elle m'intéressa plus partiulièrement. C'était celle d'une jeune fille aux longs cheveux blonds et aux yeux bleus-gris. Elle avait la peau extrêmement pâle. Elle devait avoir mon âge ou peut-êre un peu moins, mais pas beaucoup. Je me penchai pour regarder la petite insigne qui se trouvait sous le tableau.

- Elisabeth Overstreet, 1869, lisai-je à voix haute.

Je me relevai en soupirant. Dommage qu'il n'y aie aucune fille aussi belle que cette Elisabeth... Je secouai la tête. Tarah. Il fallait pas l'oublier. Je repris désespérement ma recherche. Je passai devant devant une salle qui m'attira. Elle était remplie d'armes en tout genre. Des épées, des arcs, des dagues, des boucliers,... J'observai une armure et en prit l'épée qui se trouvait à sa ceinture. Je m'imaginai alors en chevalier. Mon côté enfantin refaisait surface. Je remis l'épée que j'avais trouvée à sa place. J'avais assez joué. Ayant hérité de la maladresse de ma mère, je renversai, sans faire exprès, l'armure à terre. Cela provoqua un énomre boucant. J'étais vraiment doué. J'entendis alors le bois craquer comme si quelqu'un marchait à pas lents. Je regardai en direction de la porte.

- Tarah.. C'est toi ?? demandai-je, une once de panique dans la voix.

- Qui êtes vous ? fit une voix grave.

J'écarquillai les yeux. Une ombre se dessina lentement dans l'embrasure de la porte. Je reculai de quelques pas pour m'éloigner de cette chose. C'est alors que je finis, pour la deuxième fois de la soirée, à terre avec une Tarah morte de rire qui m'écrasait. Je lui avais fait peur en début de soirée, et maintenant, elle se ratrappait. Elle est fûtée, mais je ne me laisserais pas avoir. Je la poussai sur le côté tout en maugréant.

- Tu es complètement tarée Tarah !!

Elle ne répliqua pas préfèrant continuer à rire et reprendre sa course folle dans ce lugubre bâtiment. Je me relevai en vitesse et tentai de la ratrapper. Mais elle avait pris de l'avance et je n'arrivai pas à la doubler. Je poussai un grognement. Elle tourna à gauche et sa silhouette fine disparu de ma vue. Je criai une dernière fois son prénom espèrant que cette fois-ci, en gentille soeur qui écoute bien son frère, elle se ravise et revienne avec, à la maison. J'attendis quelques minutes. Son rire mélodieux me parvenait encore aux oreilles, pour finir, petit à petit, à s'estomper.

La rage bouillonait en moi. J'étais en colère contre elle. Et moi qui pensait qu'elle était quelqu'un de responsable, je m'étais trompé sur son compte. Je comprends qu'une bêtise de temps à autre ça défoule. Mais elle avait fait effondrer un mur. Elle était rentrée dans ce.. manoir. De plus, elle ne cessait de réagir comme une gamine. Si ça tombe, cet endroit est encore habité. A cette idée, je frissonai. Ecartons toute pensée qui pourrait me faire perdre mon sang-froid. J'étais aussi en colère contre moi-même. Je ne savais même pas faire attention à ma soeur sans qu'elle ne fasse une connerie... Je suis nul. Sur le coup de la colère, je shootais dans une étagère. Je posai mes mains sur le mur glacial et tentai de me calmer. Je frisonnai et grognai légèrement.

J'entendis alors un bruit qui m'attira. Une voix. Douce. Enivrante. Je tournai la tête en direction d'une salle qui se trouvai au fond du couloir. Une chanson. Une fille chantait. Sa voix était entraînante. Je me dirigeai à pas lents et craintifs vers cette voix. La porte était entrouverte. Je regardai à l'intérieur mais reculai bien vite, poussé par l'horreur. Une fille dansait tout en chantant. La seule chose qui clochait, c'était que cette fille, je l'avais déjà vue. Sur la peinture. Ses longs cheveux blonds tournoyaient au rythme de sa danse. Elisabeth, 1869. Je devais avoir une hallucination. Cette fille n'était pas de notre époque. Non, elle n'était pas vivante. Elle ne pouvait pas l'être ! C'était impossible ! Je repensai alors à une phrase que mon père me répètait " Rien n'est impossible.." J'écarquillai les yeux. Peut-être que...

Un cri strident me sortit de mes pensées. Tarah !! Je commençai à courir, là où les cris parvenaient. Je me maudissais. Tout ça était de ma faute. Elle devait courir un grand danger. Je courrai de plus en plus vite, des images atroces défilant dans ma tête. Je m'arrêtai devant une chambre. Tarah était couchée à terre, du sang coulant le long de son visage, tirée vers le fond de la pièce par un homme aux alures Moyenne-Ageuse. Je posai un regard noir sur l'homme et grognai. Il releva la tête. Sans plus attendre, je me jetai sur lui.

- Touche pas à ma soeur !! criai-je, la rage me consummant.

Je lui assénai plusieurs coups au visage ainsi que dans le ventre. Cependant, mes coups avaient l'air de ne lui faire aucun mal. Un sourire sadique s'afficha sur son visage. J'avalai ma salive. Je le sentais mal. Je lâchai lentement le col de sa chemise. Il poussa violement contre le mur. Je ne criai pas et pourtant, j'avais terriblement mal. J'étais couché à terre. Je sentis un liquide chaud couler de ma bouche. Je crachai du sang. L'homme s'avança à pas lents et se posta devant moi. Je regardai Tarah.

- Tarah... Sauve-toi !!

J'espèrais au plus profond de moi que cette fois-ci, elle m'écouterait. Je posai mon regard sur l'homme. Il plissa son nez et afficha une mine de dégoût. Quoi, je pue, c'est ça ?! Je crachai une deuxième fois. Cette fois-ci mon crachat tomba sur ses chaussures. Je souris, moqueur.

- Vous ne me faites pas peur, crachai-je.

Il rit. Il se pencha vers moi. Ses yeux rouges tirant vers le bordeaux me fixaient. Un prédateur. Voilà à quoi il me faisait penser. Et moi, je devais être sa proie.

- Tu devrais... finit-il par répondre.

L'homme se rapprochait lentement de mon visage, ce sourire sadique toujours présent sur ses lèvres fines. Celles-ci étaient légèrement entre-ouvertes. Son haleine fétide caressait mon visage. J'avais envie de vomir. Je détournai les yeux cherchant en vain à l'éloigner lui et son sourire qui m'éxaspérait au plus au point. Il m'atrappa violement le visage et m'obligea à le regarder dans les yeux. Ces yeux bordeaux reflètaient la mort. J'avais peur. Je sentais qu'appart si un miracle se produisait, nous n'en sortirerons jamais vivant de ce terrible endroit. Il leva le poing. Je le regardai m'attendant au coup fatal. Je jetai un regard un regard furtif à Tarah espérant qu'elle m'aurait écouté et déguerpit au plus vite. Mais elle était toujours là, assise par terre à nous regarder avec des yeux exorbités. La voir ne m'étonnait guère. Je savais très bien qu'elle n'aurait pas bougé d'un poil. C'était Tarah, elle est comme ça.

Je regardai une nouvelle fois cet... homme. Je savais qu'il n'était pas humain. Il suffisait de le regarder. Lui et ses yeux rouges reflètant la mort et le sang. Lui et son haleine putride. Lui et sa force surhumaine. Je repensai à ce que Kate m'avait dit en rapport avec ma nature. Il y avait aussi une autre "race", nos ennemis. Les sangs-froids ou vampires. Je n'avais donc aucune chance contre lui. Alors c'est ainsi que j'allais mourir. Tuer par un monstre. Je baissai les yeux. Soudain, Tarah, sauta sur le dos de l'homme. Celui-ci me lâcha. Ma tête tapa contre le sol. Le sol était froid, mais bizarrement, ça me provoquait le plus grand bien. Je voyais Tarah sur le dos de l'homme. Ma vue s'obscurcit Je fermai les yeux.

- Réveille-toi William ! Réveille toi ! Je t'en supplie !

Tarah... Je fis la moue. Tarah... Je crachai du sang. Un cri. Tarah !! J'ouvris péniblement les yeux et découvrit avec horreur Tarah, une main d'un inconnu pressée contre son nez. Je me relevai lentement. J'avais horriblement mal à la tête, mais, je continuai à avancer. Je pris un morceau de bois qui se trouvait à terre et le brandit au-dessus de ma tête. Je n'hésitai plus d'une seconde et frappai de toute mes forces sur la personne qui retenait Tarah. Sur le coups, celle-ci lâcha ma soeur. Je lançai le bois sur le deuxième vampire qui s'approchait. Je pris Tarah par le bras et l'entraînai en dehors de cette maudite pièce. Je la poussai devant moi. Je tenais plus à sa vie qu'à la mienne. Je ne cessai de lui crier de courir plus vite.

Une voix. Celle de la pièce. Elisabeth. Je ralentis préfèrant écouter cette voix magnifique plutôt que de sauver ma peau. Tarah continuait de courir, mais bientôt, je n'y prêtai plus attention. Cette voix m'hypnotisai. Je rebroussai chemin voulant me trouver auprès de cette voix coûte que coûte. Elisabeth se trouvait au milieu du couloir, les mains tendues vers moi. Elle me souriait révélant des dents parfaitement alignées et d'un blanc étincelant. Je souris bêtement, ébahi par cette beauté surnaturelle.

- Viens avec moi. Viens et tu verras, tout ira mieux, dit-elle d'une voix douce.

J'avançai d'un pas, envoûté par cette voix. Sans le savoir, je me plongeai dans la gueule du loup.

Je hurlai. William se réveilla en sursaut, se leva en tournant mais se reprit rapidement. Il attrapa un bout de bois, ses yeux étaient fermés par le mal qu'il endurait. Il frappa Elisabeth et je tombai à terre. Je me relevai rapidement. Hulk se réveillait. William me guida en dehors de cette pièce. Enfin, du couloir. Il m'ordonna de partir en courant, ce que je fis, contre toute attente. J'arrivai dans une pièce et m'effondrais sur le sol. J'avais un mal de tête horrible. J'entendais des voix, je n'entendais plus de cri. Soudain, j'entendis une porte claquer et se verrouiller. Je me retournai, c'était la porte de la pièce. J'étais dans une sorte de grande cuisine. Il y avait des tas de couteaux, de machettes... Il y avait un four. Toute la panoplie. Il faisait horriblement chaud. Je me levai difficilement. Tout ce que je voulais c'était m'éponger le visage. Je trouvai un évier. Je fis couler de l'eau et me le mouillai avec. Mes mains furent tachées de sang en moins de deux. J'y voyais tout de suite mieux, malgré le mal de tête persistant. Maintenant, il fallait que je sorte tout de suite de cette pièce ou William se faisait dévorer par deux vampires assoiffés de sang. Je posai mon oreille sur la porte. Pas de cris, pas de pas... Le couloir était vide.

Je reculai, pris mon élan et m'élancais contre la porte. Mon épaule frappa celle-ci, sans aucun effet, à part mon épaule démontée. La porte était terriblement dure, à moins que ce ne soit la force qui me fasse défaut. Je m'effondrai contre elle. Je me mis à pleurer, comme une idiote. Ce n'était pas le moment de pleurer !

- Non Tarah ! Tarah ne se défile jamais ! me dis-je.

Je me relevai, en douleur et commençai à frapper la porte avec mes poings. Rien ne faisait. J'avais les mains abîmées à force de frapper la poignet et les murs, d'énervement. Les parents devaient s'inquiéter comme des malades. La nuit devait être tombée. Il n'y avait pas de fenêtre et la chaleur était atroce. J'étais cuite.

L'homme partit en direction de Tarah, mais je n'y prêtai pas la moindre attention. J'étais hypnotisé par Elisabeth, par sa beauté, par sa voix. J'entendis des cris. Tarah. Elisabeth l'avait elle aussi remarqué, car elle continua de chanter, de plus en plus fort et d'une manière plus entraînante que d'habitude. Un sourire béat aux lèvres, je ne cessai d'avancer vers cette magnifique créature. L'homme revint quelques minutes plus tard. Les cris avaient cessés ou du moins, on ne les entendait plus. Il murmura des paroles incompréhensibles à l'oreille d'Elisabeth. Celle-ci ne lui répondit pas, se contentant seulement de sourire. Elle se rapprocha de moi. Elle me prit la main. Les siennes étaient froides comparées au miennes. Elle tourna autour de moi, continuant sa chanson si douce. Je fermai les yeux profitant de ce moment. Je sentais son souffle dans ma nuque. Elle me lâcha aussitôt la main et recula de plusieurs pas, affichant une mine de dégoût sur le visage. Le charme étiat rompu. J'étais de nouveau moi-même. Je regardai ces deux vampires assoiffés de sang avec horreur. Elisabeth lança un regard noir à son compagnon.

- Qu'est-ce que cette odeur répugnante ?! Qu'est-ce que tu m'as ramené ?! Ce n'est pas un humain !! C'est.. dégoûtant !! cria-t-elle
- Je.. Je suis désolé. Je pensais que..
- Eh bien ne pense plus, bêta !!

Je reculai lentement, les laissant dans leur dispute. Sans plus attendre, je courrus fuyant ma propre mort. J'entendis alors des martèlements sur une porte. Ca devait être Tarah. Je mis les deux mains sur la porte et commençai à pousser. Bon, ce n'est pas comme ça, que j'allais réussir à l'ouvir. Je reculai de quelques pas, pris mon élan et shootai dedans de toute mes forces. Elle s'ouvrit avec fracas. Tarah était assise par terre, les bras autour de ses genoux. Elle releva la tête en me voyant. Je la pris doucement par le bras. Elle était toute collante. C'est vrai qu'il faisait horriblement chaud dans cette pièce. Je la tirai hors de la pièce et nous commençâmes à courir. J'ouvris toutes les portes pour trouver celle qui nous mènerait hors de cette maudite bâtisse. Un vent frais s'engouffra dans le couloir. Nous nous retournâmes en même temps. Une porte s'était ouverte avec la force du vent. Je regardai Tarah. J'hochai la tête. Nous nous avançâmes vers la porte. L'air frais pénétra dans mes poumons. Je respirai longuement, profitant de chaque bouffée d'air. Je regardai Tarah, elle souriait. J'entendis alors les pas rapides des vampires dans le couloir.

- Si jamais, il m'arrive quelque chose, Tarah, cours ! Retourne à la maison, appelle les parents, mais surtout, ne reste pas ici. Compris ?? demandai-je

Je décidai de laisser tomber. Peut-être que William viendrait finalement. Je m'assis par terre, entourant mes genoux de mes bras. Je fermai les yeux et me mis à tanguer d'avant en arrière. J'entendis des coups. Je me recroquevillai sur moi-même. Il y eut un gros bruit, puis William prit ma main. Il était là et moi j'étais toute moite. Il me tint par la main et essaya d'ouvrir toutes les portes. Enfin, une s'ouvrit et laissa échapper de l'air frais. Haaa, ça fait du bien ! Je souris, j'étais sereine. Nous entendîmes alors des pas très rapides. Le deux costaux revenaient vers nous. William me poussa devant la porte et m'ordonna de partir et de prévenir les parents.

- Non ! Hé ho, qu'est-ce-que tu crois ?! Que je vais te laisser tout seul ? Je préfère être honnête avec toi, tu n'aurais aucune chance ! dis-je en levant un sourcil.

Il rit. Mais les deux se placèrent devant nous. William claqua la porte. Nous n'allions pas les laisser comme ça. Ils m'avaient bien abîmé le nez et je comptais bien rafistoler le leur. Et les provoquer. Eux étaient peut-être des vampires, mais ils ignoraient ce que nous étions. Nous étions peut-être moins forts, mais nous savions nous défendre.

- Je croyais que vous n'aimiez pas notre odeur... les provoquai-je.

William me regarda, l'air de vouloir me dire de me taire. Je ne pouvais jamais rien faire ! Il fallait bien mettre un peu d'action !

- Bah quoi ?! lui dis-je.

Il secoua la tête. Je retournai la mienne vers le couple et ceux-là nous regardaient, l'air d'aimer notre petit jeu. Et bien, autant commencer tout de suite.

- Non ! Hé ho, qu'est-ce-que tu crois ?! Que je vais te laisser tout seul ? Je préfère être honnête avec toi, tu n'aurais aucune chance !

Elle haussa un sourcil. Qu'est-ce qu'elle pouvait être exaspérante quand elle le voulait. Je passai une main dans mes cheveux, les ébouriffant. Je me rapprochai près de Tarah. Je plongeai mon regard dans le sien. Aucune chance... Elle avait raison. Je n'étais qu'un simple humain après tout. Enfin simple.. Pas vraiment. Qu'aurais-je pu faire contre deux vampires assoiffés de sang. L'un d'eux était le sosie de Hulk et l'autre usait de ses talents de séductions pour attendrir ses victimes. Tarah avait raison. Rester ici, c'était comme signer mon arrêt de mort. Mais j'aurais voulu que pour une fois, elle m'écoute et parte comme je lui avais demandé. Au moins elle, elle aurait eu la vie sauve.

- C'est bien gentil de ta part de vouloir rester avec moi, mais je suis pas sûr que ce soit une.., commençai-je.

Je fus interrompu par l'arrivée des deux vampires. Je poussai Tarah et claquai au passage la porte, espèrant qu'ainsi les vampires ne nous rattraperaient pas. Je commençai à m'avancer vers la grille quand un gros fracas m'arrêta net. Je fermai les yeux comprenant que les vampires, certainement Hulk, avait défoncé la porte. Je me retournai et me mis prêt de Tarah de façon à la protéger si jamais on en viendrait aux mains.

- Je croyais que vous n'aimiez pas notre odeur... lâcha-t-elle, une once de provocation dans la voix.

Eh merde !! Elle ne savait pas se taire quelque fois. Il fallait toujours qu'elle lâche des trucs quand il ne le fallait pas. Ca a le don de la mettre dans des situations compliquées. Je la regardai la forçant du regard à la boucler une bonne fois pour toute. Je tournai la tête vers les vampires. Ils nous regardaient malicieux. Ils prenaient un malin plaisir à nous regarder. Tarah avait lancé le jeu, ils étaient prêts à y jouer. J'étais vraiment mal tomber.

- Elle a raison. On pue !! On est pas bon du tout. Vaut mieux pas nous manger. Faut pas risquer une intoxication, se serait vraiment dommage, dis-je d'une voix toute triste.

Si c'était pour me foutre de leur tête ?? Bah biensûr. Je ne les aurais pas chercher sinon. Je les regardai fixement. Ils avaient toujours leur petit sourire sadique sur les lèvres. Quitte à passer pour un fou, je devais sauver ma peau. Je pris les cheveux de Tarah et les reniflai. Je pris une mine dégoûtée.

- Ah Beurk, tu pues Tarah. Bon sur ce, désolé pour le dérangement et à la prochaine, gentils petits... hum.. Gentilles petites personnes.

Mon stratège était des plus débiles, mais j'espère qu'aux yeux des vampires, ça passerait. En parlant de ceux-ci, ils avaient l'air encore plus l'air amusé que tantôt. Cette fois-ci, je m'étais vraiment foutu la honte.

Après ma provocation, William s'engagea dans un discours très... spécial ! Au début, son idée était bonne, mais ça tournait au ridicule là. Il expliqua que nous sentions très mauvais, et me pris comme exemple, afin de repousser les vampires. Vraiment débile lui ! Je lui donnait en coup de coude dans les côtes.

- Tu me fait vraiment honte là William..., lui soufflai-je.

Il me regarda, d'un air de dire : "Oh bah euh t'avais qu'à te débrouiller toute seule !". Bah oui, je ne lui avais rien demandé ! Nous étions aujourd'hui la preuve vivante que le ridicule ne tuait pas. Hulk et sa femme, ou soeur nous regardait encore plus amusés. Là William avait fait fort, il les avait encore plus excités ! Je décidais d'essayer de réparer le bêtise.

- N'écoutez pas ce qu'il dit ! Ce n'est qu'un lâcheur ! Qu'il parte ! Moi, je resterai !

Elisabeth se mit à rire. Je levai un sourcil. Je n'avais pas du tout peur. Mais alors pas du tout. Je n'étais pas une mauviette, mais une dure à cuire. William était le contraire lui ! Je ris intérieurement. Il prenait cher là. Pauvre choupinet.

- Bon tu te décides ? dis-je envers William, qui était derrière moi.

Les deux autres patientaient. Et l'attente avait l'air d'encore plus leur faire aimer ce moment...

Un coup dans les côtes de la part de Tarah me fit comprendre que j'en avait fait trop. Beaucoup trop. Les vampires nous regardaient, amusés par notre petit jeu qui ne menait à rien, si ce n'est à notre perte. Tarah souffla que je lui faisais honte. Et moi dans l'histoire ?! Moi aussi, je me tapais la honte, en me faisant passer pour le débile de service. Comprenant que ça ne servait à rien de débattre avec ces monstres assoifés de sang, j'entrepris de partir. Tarah essaya de ratrapper le tir. Au mot lâcheur, je m'arrêtai net. Lâcheur... Est-ce que sauver sa peau s'était être lâche ?! Pour moi, il ne me semble pas. Il est vrai que quelque fois, je peux vraiment être un lâche, mais maintenant, ça ne l'était pas !!

J'entendis le rire cristallin d'Elisabeth. Eh merde... Même si Elisabeth appartenait à une espèce ennemie à la nôtre, ça faisait toujours mal de se faire considérer par une magnifique fille pour une poule mouillée.

- Bon tu te décides ? lança ma soeur.

Je restai quelques instants à attendre, pesant le pour et le contre. Si je partais, je laisserais Tarah seule contre ses deux brutes. Même si elle était persuadée qu'elle pouvait se défendre toute seule, ils ne feraient qu'une bouchée d'elle. Et puis en rentrant seul à la maison, ma mère s'inquiéterait de ne pas voir Tarah revenir et là je devrais lui annoncer la triste. Je me serai fait passer un savon. Puni... A perpétuité... Argh !! Non, c'était trop pour moi. Ravalant ma peur qui devenait de plus en plus importante, je fis demi-tour et me posta aux côtés de ma soeur.

- J'te jure, un de ces quatres, tu le regretteras !!

Les vampires s'avancèrent d'un pas. Leur patience commençait légèrement à flancher. Dans même pas quelques minutes, ils nous sauteraient dessus et nous sucerait le sang pour qu'il n'en reste plus aucune goutte. Cette pensée me donna envie de vomir. Je me mordis la joue intérieurement pour ne pas succomber à l'envie de remettre les bons cookies que j'avais mangé après avoir souper. Je secouai la tête pour reprendre mes esprits et plongeai mon regard de braise dans celui d'Elisabeth.

- Ecoutez, on demande qu'une chose, c'est partir !! Si vous ne nous laissez pas partir tout de suite, on n'hésitera pas à en venir aux mains !!

Les deux vampires rigolèrent. Purée, mais pourquoi personne ne pouvait me prendre au sérieux ?? Au moins faire semblant quoi... Ca me ferait vraiment plaisir !! Elisabeth avança d'un pas, son rire s'estompant peu à peu.

- Ce ne sont pas deux petits gamins dans votre genre qui vont nous arrêter, rétorqua-t-elle prenant un air terrifiant.

Je sentis alors une colère noire monter peu à peu en moi. J'étais pourtant quelqu'un de calme, pourquoi autant de colère en si peu de temps ?!

- Je ne suis pas un GAMIN !! criai-je.

Je frissonnai. Un grognement profond sortit de ma bouche. Elisabeth écarquilla les yeux de terreur. Elle recula de plusieurs pas et agrippa le bras de Hulk. Je tournai la tête vers Tarah, cherchant désespérement à comprendre ce qu'il m'arrivait..

Tarah me parlait, mais je n'entendais rien, bien trop occuper à être pris par des soubressaux. La colère me rongeait. Je tremblais de tous mes membres. Un second grognement, cette fois-ci plus clair et bestial, sortit de ma bouche. Je regardai Tarah dans les yeux. Elle avait peur. Elle était inquiète. Elle posa ses deux mains sur mes épaules, tentant de me calmer. Elle prononça des paroles qui ne me parvinrent pas. J'avalai ma salive espérant faire passer la colère et redevenir ainsi normal. Mais ça n'arrengea rien. J'avais l'impression qu'un combat sans merci se livrait en moi. D'un côté il y avait ma conscience humaine et de l'autre, une partie que je n'avais jamais connu, plus féroce et bestiale. J'avais peur. Peur de ce qu'il m'arrivait et de ce que j'allais devenir. Je resistai mais j'étais bien trop faible pour tenir encore plus longtemps.

Un simple regard aux vampires suffit à la partie bestiale de prendre le dessus sur ma conscience. J'émis un grognement terrifiant et finit à quatre pattes, au sol. Je me sentais si bien dès à présent. Plus aucune bataille ne se livrait à l'intérieur. J'humai l'air. Tout était si différent. Ma façon de penser. L'odeur que je sentais. Ma vue. Tout était si net. Si clair. Si... iréel. J'étais enfin un loup. Je tournai la tête pour regarder le reste de mon corps. Mon pelage était brun foncé avec quelques rayures caramel. Je retroussai les babines en un sourire. Je baissai alors la tête et vit avec horreur, Tarah, couchée sur le sol, du sang dégoulinant de son front. Je frémis et tournai instinctivement la tête vers les vampires. C'était de leur faute. Tarah était blessée et c'était à cause d'eux !! Je grognai. Les deux monstres regardaient à la fois le sang qui tombait goutte à goutte sur le sol humide et le loup qui se trouvait devant eux près à les dévorer.

Je n'hésitai pas plus d'une seconde. Je commençai à courir. Les vampires remarquant ma venue, il se retournèrent et rentrèrent dans le manoir afin de se protéger. J'émis grognement féroce tout en accélèrant la cadance. C'est qu'ils couraient vite ces vampires. Humain, je n'aurais pas pu les suivre même pas une seconde. Alors qu'en loup, il me suffisait de faire quelques foulées pour être sur leur talons. Ils y avaient donc pleins d'avantages à être un loup-garou. Les vampires bifurquèrent vers la droite. Je tournai moi aussi. A cause de la vitesse, je me pris le mur, mais fut bien vite à nouveau après les vampires. Ma rage demeurait toujours présente. Chaque foulée l'emplifiait. Je n'avais qu'une seule envie, les tuer !

Soudain, ils se séparèrent. Elisabeth monta une volée d'escalier, tandis que Hulk, continuait tout droit. Je ne réfléchis même pas et continuai de suivre la brute. Celui-ci me balançait des objets à la figure. J'en évitais la plupart, mais une table basse lancée brutalement me retint quelques minutes. Je secouai la tête et courus le plus vite possible. Hulk n'était plus devant moi. Je m'arrêtai. Par instinct, je suivi mon odorat. Même si c'était la première fois que je me transformais, je savais que mon odorat était la seule chose à laquelle je pouvais me fier. Intuition de loup, me diriez-vous. Un poids lourd se jeta sur moi. Je donnai des coups de pattes dans tous les sens et n'hésitai pas à mordre dans le corps d'Hulk. Il allait payer pour tout ce qu'il avait fait. Ma colère et ma haine me contrôlait. Elle guidait chacun de mes gestes. Le vampire m'assèna plusieurs coups violents mais je ne ressentis qu'une petite douleur. Encore une bien fait d'être loup. Je mordis dans son cou et appuya de mes forces. Hulk se débattait de moins en moins. Un dernier coup de griffes acérées dans le visage et Hulk s'écroula à terre, épuisé, mort. Ou du moins, je l'espèrais. Je crachai à terre, juste à ses côtés. Ils avaient beau dire que nous puion, eux, c'était pire !! Totalement infect. Je jetai un dernier regard noir à ce monstre étendu à terre. Alors j'étais né pour ça.. Tuer des monstres afin de protéger les humains. Même si d'un côté, on me promettait un avenir plus tôt héroïque, j'avais envie d'être normal. Humain.

Je revins sur mes pas. Je boitai mais cela ne m'empêchait pas de continuer.Il fallait que je retrouve Tarah. C'était ma priorité. Elisabeth devait être partie à l'heure qu'il est. A moins que.. A moins qu'elle ait profitée que j'étais occupé à tuer son compagnon pour vider Tarah de son sang ?! A cette pensée, je grognai. Je courus. Ma patte me faisait atrocement mal. Je me retrouvai dehors bien vite. Je m'arrêtai net, soulagé, en découvrant que Tarah était toujours alongée sur le sol. J'accourus près d'elle. Je la regardai. Je posai ma truffe chaude sur son front. Je léchai sa joue.

*Je suis désolé*